2 min lu
La colère est une réaction saine .

Le fœtus est nourri par le cordon, il reçoit automatiquement satisfaction de ses besoins nutritionnels. Il est dans la continuité de sa mère, il ne ressent même pas l'émergence de son besoin.

Après la naissance, la nourriture ne vient plus si régulièrement. Il crie quand il sent un malaise dans son corps. il ne sait pas encore l'identifier mais sa maman le nommera " faim". Elle le nourrit. Il est rassasié. il est bien.

Si sa maman ne vient pas, il crie plus fort. il proteste parce qu'il veut sa venue. 

Sa colère est un appel, il insiste sur son besoin, et il cherche à faire venir sa mère, à rétablir le lien.

Trop souvent la colère est interprétée comme une mise à distance de l'autre. C'est le cas de la violence, mais la colère, c'est tout le contraire. C'est l'expression d'un besoin, une demande à l'autre en vue de rétablir un équilibre

.Une étape du travail de deuil

C'est aussi la première étape du travail de deuil. Quand un enfant se met en colère parce qu'il ne peut avoir quelque chose, son émotion lui permet de se reconstruire et… d'accepter la frustration. Certains parents se sentent exaspérés quand ils ont bien expliqué à leur enfant que quelque chose est rigoureusement impossible… et que ce dernier se met en rage. Ils ne savent pas que c'est une étape nécessaire, naturelle et normale du travail de deuil que l'enfant doit faire pour accepter.

Les étapes de l'acceptations sont:

1 - Le déni

2- La colère

3- La négociation

4-La tristesse

5- L'acceptation

Ce sont des mouvements naturels et importants. L'acceptation passe par la colère. Une certaine dose de frustration est donc inévitable, elle est aussi utile à condition que les émotions et notamment la colère de l'enfant soient entendues .Une frustration injuste et arbitraire ou trop importante peu se montrer destructrice.

La confrontation d'une injustice:

La colère sert aussi à la confrontation d'une injustice, c'est une réaction face à une invasion, c'est une protestation contre ce que nous ne voulons pas tolérer.

La colère est au service de l'identité, elle permet de défendre son territoire, son corps, ses idées, ses valeurs, son intégrité.

Elle donne la force de s'affirmer, de dire NON, de se sentir soi. Quelqu'un qui ne ressent pas et ne sais pas exprimer sa colère se sent souvent victime et impuissant dans la vie. Exprimer la colère est nécessaire pour sentir sa puissance, se faire respecter, faire face à la frustration sans être détruit par la souffrance du manque, rétablir l'harmonie dans les relations.


La colère, outil de la gestion de la frustration, est non pas à gommer, mais à vivre, à sentir en soi, à traverser

Il y a donc des colères saines, non violentes, structurantes, et les colères déplacées, excessives, violentes, destructrices. Les premières sont à écouter, les secondes sont à décoder.

 Toutes sont à respecter, car toutes signalent un besoin.